Écrit en 1994
À 20 ans, je suis enfin hors de la maison au grand malheur de P. qui ne peut pas revenir me rejoindre avant la session d’hiver.
Je suis arrivée à Montréal hier et j’ai tout rangé hier et ce matin. C’est tranquille ici et la ruelle derrière la maison est super belle. Il fait soleil mais il ne fait pas très chaud.
Ce matin, je me suis réveillée à 6h48. Je m’étais couchée à 22h45. J’ai eu un peu de mal à m’endormir mais mon lit était confortable. J’adore ma chambre.
Je m’ennuie un peu. Depuis quatre mois qu’on est ensemble, P.R. et moi, il n’y a que trois ou quatre jours qu’on ne s’est pas vus. Maintenant, je me sens un peu seule. J’ai toujours envie de lui parler. Il n’y a que lui qui me manque. On rit tellement ensemble même si on s’engueule trop souvent à mon goût. Je me doute que ça ne marchera pas mais je tiens trop à lui pour le laisser aller. Je lui ai écrit, j’espère que lui aussi.
Ce matin : Rangement de ma chambre, Lavage de la vaisselle avec Denyse, Étendage du linge avec Denyse et Patricia
Après-midi : Visite du quartier, Inscription à la bibliothèque Rosemont, lettre à P.R.
Livres empruntés à la bibliothèque Rosemont : Cuisine du monde entier avec Weight Watchers, Weght watchers « La cuisinesanté » et Rose Reisman brings home Light Cooking
21h10
Je ne sais pas quoi faire. je m’ennuie. J’ai hâte de commencer l’école.
Au souper, Stéphanie et moi on a décidé d’aller se promener après avoir été chercher nos horaires. On va y aller ensemble, elle aussi étudie au Collège de Maisonneuve en documentation.
Quel dommage que je ne puisse pas appeler P. Maintenant, je réalise comment il remplit mes heures et mes jours. Personne ne me fait rire comme ça et j’aime son contact physique. Je me sens bien dans ses bras.
Franchement passionnant comme première journée dans ma nouvelle ville…Pas encore indépendante ni autonome, grand besoin d’être rassurée. Je vivais en chambre dans un grand appartement du quartier Rosemont, sur la rue Bourbonnière avec un dame qui avait un service de traiteur. Elle avait déjà une chambreuse, Patricia, qu’on voyait rarement, et qui était à l’université. Je louais une chambre au sous-sol et Stéphanie a dû se contenter d’un recoin du sous-sol à côté de la chambre froide parce qu’elle n’a pas envoyé son premier chèque à temps. Nous partagions une belle chambre de bain rénovée. Ma chambre était adorable : lit des années 50 qui grince, vieille commode des années 40 dont les tiroirs sont coincés, grand placard, télé, deux bibliothèques.
Je ne sais pas combien de fois j’ai pigé dans les desserts congelés de Denyse parce que je m’ennuyais et que je mangeais mes émotions…
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